Avec des prix qui ne cessent d’augmenter, se chauffer au gaz, au fioul et à l’électricité coûte de plus en plus cher. Les factures grimpent encore plus lorsque l’isolation de la maison n’est pas faite correctement ou présente des anomalies. Heureusement, il existe un moyen pour ne pas se ruiner en énergie de chauffage : se chauffer aux énergies renouvelables. Voici tout ce que vous devez savoir là-dessus.
Qu’entend-on par énergies renouvelables ?
Théoriquement, les énergies renouvelables (EnR) sont des sources d’énergie considérées comme inépuisables (en quantité illimitée), qui ont la capacité de se reconstituer rapidement et disponibles à tout moment. Par abus de langage, on les qualifie d’énergies vertes ou d’énergies propres, car elles dégagent une quantité minimale de gaz à effet de serre comparées aux énergies fossiles.
On les oppose aux énergies combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole …) dont les sources s’amenuisent de plus en plus et ne se renouvellent pas. Ces sources d’énergie sont polluantes, surtout le charbon et le gaz naturel.
Une étude du GIEC a établi une comparaison entre la production de CO2 des différentes sources d’énergie existantes. Voici les chiffres déterminés :
- Energie éolienne : 11 gCO2eq/kWh
- Hydroélectricité : 24 gCO2eq/kWh
- Energie solaire thermodynamique : 27 gCO2eq/kWh
- Géothermique : 38 gCO2eq/kWh
- Energie solaire photovoltaïque : 41-48 gCO2eq/kWh
- Biomasse : 230 gCO2eq/kWh
- Gaz naturel : 490 gCO2eq/kWh
- Charbon : 820 gCO2eq/kWh
Ces résultats prouvent deux choses :
- Les énergies fossiles sont bien les plus polluantes
- Les énergies renouvelables, bien que qualifiées d’énergies propres, produisent quand même du CO2, mais en quantité infime par rapport aux combustibles. Leur empreinte carbone est donc inférieure et c’est ce qui pousse l’Etat à encourager les foyers à les utiliser pour se chauffer.
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Quelles énergies renouvelables peut-on utiliser pour chauffer la maison ?
Il existe différents types d’énergies renouvelables dont les plus utilisées sont :
L’énergie solaire
Les rayons solaires sont en quantité illimitée dans notre environnement et les émissions de gaz à effet de serre suite à leur exploitation restent minimes. Ils sont également gratuits. En fonction de votre zone d’habitation, l’utilisation de l’énergie solaire pour chauffer la maison peut s’avérer plus ou moins efficace. Dans les zones bénéficiant d’un fort ensoleillement par an, elle est plus intéressante. Pour les utiliser, différents systèmes d’exploitation existent :
- Les panneaux solaires thermiques : les capteurs des panneaux captent l’énergie solaire. Sa chaleur est récupérée puis va être injectée dans le circuit hydraulique. Cela permet de produire de l’eau chaude sanitaire (ECS). Le ballon de stockage alimente ensuite les radiateurs ou le plancher chauffant en eau chaude et c’est ce qui va permettre de diffuser la chaleur à travers la maison.
- Les panneaux solaires photovoltaïques : en plus de produire de l’énergie pour le chauffage, ils produisent aussi de l’électricité pour alimenter les appareils électriques de la maison. Ces panneaux permettent de devenir autonome par rapport au réseau électrique public et même de lui revendre le surplus d’électricité produite. Tout dépend toutefois de la surface de panneaux installés.
- Le système solaire combiné (SSC) : il utilise un liquide caloporteur pour véhiculer la chaleur à travers la maison. La chaleur, quant à elle, provient de l’eau chaude sanitaire produite par les capteurs solaires.
- La construction bioclimatique : mise en place dès la construction ou durant la rénovation énergétique de la maison, elle consiste à mettre en place des ouvertures et des matériaux qui, au contact des rayons du soleil, vont chauffer les murs intérieurs, les sols et des meubles. Ces derniers restituent ensuite la chaleur à travers les pièces.
La biomasse
Cette énergie est issue de la combustion de matériaux d’origine biologique tels que le bois, les déchets organiques …
Lorsqu’on parle de biomasse, le bois est la première source d’énergie qui nous vient en tête. Il a un grand pouvoir calorifique et son coût est très abordable. Notez que des forêts gérées durablement ont été créées pour pouvoir l’exploiter au maximum sans ravager l’environnement.
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Pour le chauffage, on utilise principalement des pellets ou des granulés de bois. Ils servent de combustibles aux chaudières et aux poêles. Notez qu’il existe, de nos jours, des chaudières et poêles modernes qui sont plus performants et moins polluants. Leur rendement peut atteindre les 95%.
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La géothermie
Ce terme désigne la chaleur stockée dans le sol, à partir d’une certaine profondeur. Pour l’exploiter, on utilise généralement une pompe à chaleur géothermique. Cette dernière est pourvue de capteurs enfouis dans le sol et d’une unité chargée de récupérer l’énergie captée puis de la restituer au système de chauffage de la maison.
Cette source d’énergie est la plus stable, car quelle que soit la température à la surface du sol, celle enfouie dans le sol n’en est pas impactée. Elle existe en quantité illimitée et permet de réduire les factures de chauffage de 70%.
L’aérothermie
On exploite les calories présentes dans l’air extérieur pour produire de l’énergie de chauffage. Pour ce faire, on utilise :
- Soit une pompe à chaleur air-air : les capteurs situés à l’extérieur de la maison captent les calories présentes dans l’air. Elles sont ensuite transformées en chaleur qui sera injectée dans le système de ventilation. De l’air chaud est alors diffusé directement à travers la maison.
- Soit une pompe à chaleur air-eau : les calories de l’air sont captées pour en récupérer la chaleur. Cette dernière est injectée dans le circuit de chauffage qui alimente le plancher chauffant ou les radiateurs.
Contrairement à la chaleur stockée dans le sol, celle présente dans l’air est directement fonction des conditions climatiques en surface. Ainsi, en hiver, la PAC aérothermique se montre moins efficace et doit être associée à un autre système de chauffage d’appoint.
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L’énergie éolienne
Il ne faut pas la confondre avec l’énergie aérothermique. Dans cette dernière, on exploite les calories de l’air extérieur, celui qui nous entoure. L’énergie éolienne, quant à elle, est issue de l’énergie cinétique du vent. Quand le vent souffle fort, il entraîne un générateur grâce auquel on peut produire de l’électricité. Ce genre de système n’est efficace que dans les zones venteuses et bien dégagées. Il faut également disposer d’une vaste espace pour installer les éoliennes.
De nos jours, les particuliers peuvent installer leur propre éolienne (sur le toit par exemple). Cela leur permet d’avoir de l’électricité pour alimenter certains appareils de la maison et même le système de chauffage électrique. Il faut néanmoins s’assurer que toutes les conditions sont présentes pour rentabiliser l’investissement.
L’énergie hydraulique
On utilise la force et le mouvement de l’eau pour produire de l’électricité. En France, elle est la deuxième source d’électricité exploitée. Peuvent être utilisés à cette fin les barrages, les fleuves et rivières, les marées, les courants marins … L’énergie cinétique de l’eau va actionner des turbines qui génèrent de l’électricité.
Quel est le prix d’un système de chauffage à énergies renouvelables ?
Le prix est le frein principal qui empêche les ménages de passer aux énergies renouvelables pour chauffer leur maison. Conscient de cela, l’Etat a mis en place de nombreux dispositifs d’aides financières pour encourager la transition énergétique des foyers. Pour avoir une idée du budget à prévoir, voici quelques fourchettes de prix :
- Panneaux solaires thermiques : entre 4 000 et 8 000 euros
- Panneaux solaires photovoltaïques : entre 9 000 et 12 000 euros
- Chaudière biomasse : entre 3 000 et 25 000 euros
- Pompe à chaleur géothermique : entre 10 000 et 25 000 euros
- Pompe à chaleur air-air : entre 6 000 et 15 000 euros
- Pompe à chaleur air-eau : entre 10 000 et 20 000 euros
Il faut préciser que le coût des panneaux solaires est fonction de la surface à couvrir (en mètre carré) et de la puissance d’un panneau (en watt-crête ou Wc). Dans le cas des panneaux solaires photovoltaïques, par exemple, un watt-crête est tarifé entre 2.7 et 3.7 euros hors-taxe. Pour une installation de taille moyenne de 3 kWc, il faut prévoir au moins 9 000 euros.
Et d’une vue générale, les devis pour l’installation d’un système de chauffage à l’énergie renouvelable sont estimés au cas par cas. Pour la PAC géothermique, par exemple, l’ampleur des travaux et la profondeur à laquelle les capteurs seront enfouis impacteront sur le devis.
Quelles sont les aides disponibles pour installer un système de chauffage à l’énergie renouvelable ?
Pour encourager les ménages à investir dans un système de chauffage à énergie renouvelable, les principales aides mises en place pour entreprendre des travaux de rénovation énergétique sont les suivantes :
MaPrimeRénov’
Elle remplace le CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique) et le dispositif « Habiter Mieux agilité » de l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Le montant attribué est calculé à partir du gain écologique résultant des travaux et des revenus du foyer. Elle s’adresse à tous les propriétaires et copropriétaires et ce, qu’ils occupent le logement ou le mettent en location.
Une des conditions suivantes est requise :
- Soit le logement est vieux d’au moins 15 ans
- Soit le remplacement de la chaudière au fioul a eu lieu, au moins deux ans auparavant.
Eco-prêt à taux zéro
C’est un prêt à 0% d’intérêt. Il a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2023. Son montant peut atteindre les 50 000 euros et aucune condition de ressource n’est exigée. Tous les propriétaires (occupants ou bailleurs) peuvent en bénéficier une fois.
Les conditions requises :
- Les travaux de rénovation énergétique ont lieu, au moins deux ans après l’achèvement du logement.
- Le logement est loué à titre de résidence principale si vous êtes propriétaire bailleur.
Le dispositif Coup de pouce économies d’énergie
Tous les ménages peuvent bénéficier de cette aide versée par les entreprises signataires de la charte « Coup de pouce économies d’énergie ». Il s’agit principalement des vendeurs d’énergie. Grâce à leur contribution, les particuliers peuvent obtenir une aide pour financer certains travaux de rénovation énergétique. Selon les cas, ils peuvent obtenir :
- La prime Coup de pouce isolation
- La prime Coup de pouce chauffage
- La prime Coup de pouce rénovation globale
- La prime Coup de pouce thermostat avec régulation thermique.
Ces aides peuvent être cumulées avec l’éco-PTZ et MaPrimeRénov’.
Il ne faut pas les confondre avec les aides émanant des entreprises possédant un Certificat d’Economies d’Energie (CEE). Les primes Coup de pouce ne peuvent d’ailleurs pas être cumulées avec le dispositif CEE.
Le dispositif CEE
Pour obtenir un certificat d’économies d’énergie (CEE) de la part de l’Etat, les entreprises fournisseurs d’énergie s’engagent à aider les ménages pour financer leurs travaux d’économies énergétiques. Les aides peuvent être attribuées aux propriétaires ou aux locataires et les travaux à financer peuvent concerner la résidence principale ou la résidence secondaire. Il est important de noter que l’aide fournie n’est pas forcément d’ordre financière. Elle peut être octroyée sous forme de :
- diagnostics et de conseils
- prêt à taux bonifié
- prime
- mise en relation avec un réseau de professionnels qualifiés, tous certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). La détention de ce statut est une condition obligatoire pour bénéficier du dispositif d’aide CEE.
A part les aides qu’on vient de citer, il en existe d’autres telles que la TVA à taux réduit, les aides locales, les réductions d’impôts …